Faut-il
perdre espoir et désespérer de l’Europe ? Qui représente vraiment la
gouvernance d’une Europe à quatre têtes : la Présidence tournante, le
Conseil européen, la Commission européenne, la Banque centrale
européenne ? Quatre présidents dans l’obligation de se mettre d’accord.
La pression économique persistante sur l’euro et l’endettement
considérable de nombreux pays indiquent que la crise est profonde et que
les structures mêmes de l’Europe sont mises en cause. Après la Grèce,
pourquoi pas le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et ainsi de suite ?
Désespérer n’est pas la solution. Il faut vivre, s’accrocher et placer
l’espoir dans la vie et sa propre vie. Idéal, philosophie visionnaire
réveillant l’enthousiasme et les esprits, aiguisant les volontés et
renouvelant le sens commun, voilà ce qu’il faut re-penser.
Des TPE et PME actives et brillantes
La France compte beaucoup de très petites entreprises (TPE), mais elles sont fragiles financièrement, trop souvent peu innovantes et disponibles de ce fait. Certaines pourtant sont dynamiques et compétitives. En tout cas, depuis le début de la crise financière, les TPE et les PME qui résistent le mieux (mais comme leurs grandes soeurs souffrent) sont bien gérées et ont des activités bien positionnées sur le marché. Elles ont des dirigeants à l’affût du développement des compétences et des innovations. Pour elles, gagner beaucoup d’argent n’est pas le but en soi. Leur ambition est de gagner de l’argent pour exister, restaurer la confiance en l’économie et créer des valeurs qui maintiennent et développent du lien et de l’innovant. Ces TPE et PME sont actives et brillantes. Que fait-on pour elles ? Pas grand-chose. Dommage, soutenu, leur potentiel de création d’emplois s’en verrait enfin reconnu.
Tant qu’il y aura des hommes
Tant qu’il y aura des hommes, il y aura des besoins économiques et sociaux. La difficulté est de déterminer le coût de ces besoins. Une étape toutefois primordiale et vitale pour maintenir l’équilibre entre les biens, les services et leurs justes rémunérations. L’économie réelle est à ce prix. Les banques ont un rôle à jouer essentiel dans la réalisation des projets, l’établissement des business plans, le soutien à l’anticipation d’activités économiques et l’octroi d’emprunts. Sans elles, les TPE et les PME ne peuvent que difficilement démontrer leurs compétences ; l’opportunité et la faisabilité de leurs projets.
Question
Certes, il ne s’agit pas ici de montrer quiconque du doigt, car chacun de nous en position de monopole pourrait avoir la même attitude que celle prônée par l’économie du « marché parfait » : la recherche du profit immédiat !Pour mieux comprendre la crise financière actuelle, on doit savoir que les banques et les organismes financiers ont pour vocation d’offrir des services. Serviteurs non seigneurs ! Or, en préférant les crédits à risques et les innovations financières, les banques se sont développées de façon anarchique et démesurée, perdant de vue leur vocation initiale. Comme les vieux empires, mus par une volonté de pouvoir insatiable, elles sont devenues ingérables et ainsi la cause même de leur faillite. Elles ont encouragé le surendettement, mal orienté les capitaux du marché, créant déboires et amertume sans pour autant cesser de glorifier leur habileté et leurs produits financiers. Pendant ce temps, la productivité des entreprises s’est réduite comme peau de chagrin, leur efficacité érodée.La question est maintenant de savoir comment est-ce qu’on va contraindre les banques à retrouver leur vocation initiale qui est de mettre des capitaux du marché, de gérer correctement les risques, de mobiliser l’épargne et de maintenir le plus bas possible les coûts de leurs transactions et commissions, de façon à développer et consolider une économie au services des hommes ?
Les “énergies actives” ne sont pas détruites
Parmi les multiples raisons qui ont mené à la crise, l’insuffisance des efforts des banques et des organismes financiers pour prêter aux TPE et aux PME qui sont (et devraient l’être encore plus) d’importants créateurs d’emplois. Les économies, les métiers, les débouchés et les ménages font aujourd’hui trop facilement faillite. Pourtant, les « énergies actives » sont toujours là. Le Prix Nobel Stieglitz dit que « les crises ne détruisent pas les actifs de l’économie ». C’est vrai. Locaux, bâtiments, machines, savoir-faire, connaissances, qualifications, techniques, dynamiques humaines subsistent. Même si elles ne semblent momentanément plus accessibles, les ressources issues des « énergies actives » demeurent. Une fois revenue la confiance en soi et en les autres, leur accès sera à nouveau évident et à portée de projets novateurs aussi bien du point de vue du développement des connaissances que de la société.
L’interrogation essentielle
Comment remettre en route les « énergies actives » pour qu’elles re-produisent ? Sans renouvellement des revenus, les chômeurs se multiplient, les recettes fiscales, les contributions et les transferts sociaux diminuent. Faut-il favoriser l’investissement qui développe les technologies, consolide les connaissances économiques et la qualité des services offerts aux individus, stimulant et consolidant ainsi la consommation ? Oui. L’effet multiplicateur de chaque euro investi grâce à des mesures longues de « crédits d’impôts temporaires » autres que la « prime à la casse » (qui n’est qu’un cache-misère, c’est le cas de le dire) n’est-il pas vital ? Ce qui est certain, c’est que des pistes pour relancer et stimuler création et développement existent.
Comment remettre en route les « énergies actives » pour qu’elles re-produisent ? Sans renouvellement des revenus, les chômeurs se multiplient, les recettes fiscales, les contributions et les transferts sociaux diminuent. Faut-il favoriser l’investissement qui développe les technologies, consolide les connaissances économiques et la qualité des services offerts aux individus, stimulant et consolidant ainsi la consommation ? Oui. L’effet multiplicateur de chaque euro investi grâce à des mesures longues de « crédits d’impôts temporaires » autres que la « prime à la casse » (qui n’est qu’un cache-misère, c’est le cas de le dire) n’est-il pas vital ? Ce qui est certain, c’est que des pistes pour relancer et stimuler création et développement existent.
Jean-Marie Clavel
(auteur de L’Entreprenologie, Plaidoyer pour les Petites et Moyennes Entreprises, Edit. Corroy.)
Juillet 2010, Articles et Publications OGC-H