L’ÉCONOMIE RÉELLE : ENCOURAGER ET SOUTENIR LES TPE ET PME

Faut-il perdre espoir et désespérer de l’Europe ? Qui représente vraiment la gouvernance d’une Europe à quatre têtes : la Présidence tournante, le Conseil européen, la Commission européenne, la Banque centrale européenne ? Quatre présidents dans l’obligation de se mettre d’accord. La pression économique persistante sur l’euro et l’endettement considérable de nombreux pays indiquent que la crise est profonde et que les structures mêmes de l’Europe sont mises en cause. Après la Grèce, pourquoi pas le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et ainsi de suite ? Désespérer n’est pas la solution. Il faut vivre, s’accrocher et placer l’espoir dans la vie et sa propre vie. Idéal, philosophie visionnaire réveillant l’enthousiasme et les esprits, aiguisant les volontés et renouvelant le sens commun, voilà ce qu’il faut re-penser.

Des TPE et PME actives et brillantes
La France compte beaucoup de très petites entreprises (TPE), mais elles sont fragiles financièrement, trop souvent peu innovantes et disponibles de ce fait. Certaines pourtant sont dynamiques et compétitives. En tout cas, depuis le début de la crise financière, les TPE et les PME qui résistent le mieux (mais comme leurs grandes soeurs souffrent) sont bien gérées et ont des activités bien positionnées sur le marché. Elles ont des dirigeants à l’affût du développement des compétences et des innovations. Pour elles, gagner beaucoup d’argent n’est pas le but en soi. Leur ambition est de gagner de l’argent pour exister, restaurer la confiance en l’économie et créer des valeurs qui maintiennent et développent du lien et de l’innovant. Ces TPE et PME sont actives et brillantes. Que fait-on pour elles ? Pas grand-chose. Dommage, soutenu, leur potentiel de création d’emplois s’en verrait enfin reconnu.

Tant qu’il y aura des hommes
Tant qu’il y aura des hommes, il y aura des besoins économiques et sociaux. La difficulté est de déterminer le coût de ces besoins. Une étape toutefois primordiale et vitale pour maintenir l’équilibre entre les biens, les services et leurs justes rémunérations. L’économie réelle est à ce prix. Les banques ont un rôle à jouer essentiel dans la réalisation des projets, l’établissement des business plans, le soutien à l’anticipation d’activités économiques et l’octroi d’emprunts. Sans elles, les TPE et les PME ne peuvent que difficilement démontrer leurs compétences ; l’opportunité et la faisabilité de leurs projets.

Question
Certes, il ne s’agit pas ici de montrer quiconque du doigt, car chacun de nous en position de monopole pourrait avoir la même attitude que celle prônée par l’économie du « marché parfait » : la recherche du profit immédiat !Pour mieux comprendre la crise financière actuelle, on doit savoir que les banques et les organismes financiers ont pour vocation d’offrir des services. Serviteurs non seigneurs ! Or, en préférant les crédits à risques et les innovations financières, les banques se sont développées de façon anarchique et démesurée, perdant de vue leur vocation initiale. Comme les vieux empires, mus par une volonté de pouvoir insatiable, elles sont devenues ingérables et ainsi la cause même de leur faillite. Elles ont encouragé le surendettement, mal orienté les capitaux du marché, créant déboires et amertume sans pour autant cesser de glorifier leur habileté et leurs produits financiers. Pendant ce temps, la productivité des entreprises s’est réduite comme peau de chagrin, leur efficacité érodée.La question est maintenant de savoir comment est-ce qu’on va contraindre les banques à retrouver leur vocation initiale qui est de mettre des capitaux du marché, de gérer correctement les risques, de mobiliser l’épargne et de maintenir le plus bas possible les coûts de leurs transactions et commissions, de façon à développer et consolider une économie au services des hommes ?

Les “énergies actives” ne sont pas détruites
Parmi les multiples raisons qui ont mené à la crise, l’insuffisance des efforts des banques et des organismes financiers pour prêter aux TPE et aux PME qui sont (et devraient l’être encore plus) d’importants créateurs d’emplois. Les économies, les métiers, les débouchés et les ménages font aujourd’hui trop facilement faillite. Pourtant, les « énergies actives » sont toujours là. Le Prix Nobel Stieglitz dit que « les crises ne détruisent pas les actifs de l’économie ». C’est vrai. Locaux, bâtiments, machines, savoir-faire, connaissances, qualifications, techniques, dynamiques humaines subsistent. Même si elles ne semblent momentanément plus accessibles, les ressources issues des « énergies actives » demeurent. Une fois revenue la confiance en soi et en les autres, leur accès sera à nouveau évident et à portée de projets novateurs aussi bien du point de vue du développement des connaissances que de la société.

L’interrogation essentielle
Comment remettre en route les « énergies actives » pour qu’elles re-produisent ? Sans renouvellement des revenus, les chômeurs se multiplient, les recettes fiscales, les contributions et les transferts sociaux diminuent. Faut-il favoriser l’investissement qui développe les technologies, consolide les connaissances économiques et la qualité des services offerts aux individus, stimulant et consolidant ainsi la consommation ? Oui. L’effet multiplicateur de chaque euro investi grâce à des mesures longues de « crédits d’impôts temporaires » autres que la « prime à la casse » (qui n’est qu’un cache-misère, c’est le cas de le dire) n’est-il pas vital ? Ce qui est certain, c’est que des pistes pour relancer et stimuler création et développement existent.
Comment remettre en route les « énergies actives » pour qu’elles re-produisent ? Sans renouvellement des revenus, les chômeurs se multiplient, les recettes fiscales, les contributions et les transferts sociaux diminuent. Faut-il favoriser l’investissement qui développe les technologies, consolide les connaissances économiques et la qualité des services offerts aux individus, stimulant et consolidant ainsi la consommation ? Oui. L’effet multiplicateur de chaque euro investi grâce à des mesures longues de « crédits d’impôts temporaires » autres que la « prime à la casse » (qui n’est qu’un cache-misère, c’est le cas de le dire) n’est-il pas vital ? Ce qui est certain, c’est que des pistes pour relancer et stimuler création et développement existent.

Jean-Marie Clavel
(auteur de L’Entreprenologie, Plaidoyer pour les Petites et Moyennes Entreprises, Edit. Corroy.)
Juillet 2010, Articles et Publications OGC-H

CONCERTS UNANIMES ET DIVORCE DE LA PENSEE ET DE L’ACTION

« L’économie des vingt prochaines années va être rude ! » A l’unanimité, à l’emporte-pièce aussi, les voix s’élèvent pour répandre cette sentence. Etonnant de constater que tout le monde est d’accord !

Le divorce entre la pensée unanime et les solutions pour l’action
A la rigueur et aux difficultés, tout le monde y croit. En revanche, dès que des solutions sont proposées pour y remédier, les opinions divergent. Personne alors n’est plus d’accord avec personne, révoltes et mutineries grondent. Les solutions proposées par les dirigeants provoquent colère et protestations. Curieusement, ces solutions entraînent souvent démesure et chambardement sociaux. Le divorce entre l’analyse de l’origine de la crise et la présentation de ses résolutions possibles devient subitement une source de tensions, de luttes et de conflits. La distance entre la pensée et l’action est à son comble. Dans ces conditions, comment sérieusement repenser ou modifier ses façons de faire, convertir ou reconvertir ses activités, investir ou désinvestir ses équipements, repositionner ou qualifier son personnel ?

Agir selon sa pensée est impensable
Goethe disait : « Penser est facile, agir est difficile, agir selon sa pensée est ce qu’il y a au monde de plus difficile. » Bien qu’averti, l’homme continue de penser et d’agir différemment. La séparation entre la pensée et l’action en devient inquiétante. L’individu n’agit que rarement comme il pense. On peut dès lors s’interroger aussi sur les comportements des institutions et des pays eux-mêmes composés d’individus, représentatifs certes, mais qui restent toujours des hommes. Les organisations locales, régionales, nationales, internationales et mondiales qu’elles soient économiques, politiques, judiciaires ou financières pensent-elles et agissent-elles comme la somme des individus particuliers qui les composent ? L’agir selon la pensée est-il aussi en plein divorce pour les pouvoirs publics ? Voilà des questions dont les réponses pourraient être alarmantes. Si les individus sont en conflit dès que des propositions d’action sont avancées, pourquoi les institutions et les nations ne seraient-elles pas alors quasiment en ordre de bataille dès que des propositions d’actions sont proposées ? A ce jour, les démocraties ne se font pas la guerre entre elles. L’utilisation des armes entre grandes puissances semble interdite. L’économie porte pourtant le poids des conflits et des tensions nationales et internationales. Devient-elle alors le substitut de la guerre ? Et, du coup, la compétition économique se transforme-t-elle en une course aux armements ?

La paix armée
La rivalité entre individus peut se transposer et se transmettre aux régions, aux pays et aux nations. Elle peut tourner à l’affrontement violent, sans concession, où tous les coups sont permis. La paix armée peut l’emporter : c’est un chemin de sagesse, d’intelligence et d’interdépendance des nations et des entreprises ; un parcours d’opportunités issues des crises surmontées. A défaut, ce peut être la ruine comme nous prévient Jacques Attali dans son livre Tous ruinés dans dix ans ?Sans trop de naïveté, souhaitons que la paix armée, plutôt que le chaos, devienne la voie qui rallie. Dans cette perspective, les petites et moyennes entreprises doivent se préparer à l’affrontement. Elles doivent savoir utiliser la place vacante laissée par l’Etat et par le marché des Grandes Entreprises (GE). En effet, le marché des GE compte beaucoup de défaillances et de manques et les Pouvoirs Publics (l’Etat) ne sont pas capables de servir de palliatifs.

Les infirmités du marché et les limites des Pouvoirs Publics
Quand le marché, libéré et sans complexe, des GE (et parfois de certaines PME ou TPE), ont une connaissance et un savoir très importants, les opérateurs peuvent manipuler les usagers et tromper les consommateurs en constituant des monopoles, des dépendances, des rétentions et des mainmises sur l’information. Chacun sait qu’un client ne peut mesurer lui-même la qualité d’un service qui contient beaucoup d’informations et de formations longues et complexes à acquérir. Les prix élevés ne sont pas toujours des signes d’assurance de qualité. La confiance du client et du consommateur plus la personnalisation des prestations et des produits du producteur ne sont pas toujours mises en avant dans certaines productions. On doit se souvenir que l’économie néoclassique a clairement défini son objectif qui est de fonder des méthodes de stricte efficacité comme dans les sciences naturelles, éliminant ainsi toutes questions d’éthique, de probité ou de justice. Les Pouvoirs Publics n’ont pas pour rôle de s’occuper normalement des individus mais des biens et des services collectifs c’est-à-dire des services qui ne sont pas rivaux entre eux, c’est-à-dire des services qui ne sont pas soumis à la concurrence et qui ne peuvent pas être réalisés par les uns ou les autres d’entre nous. L’Etat ne peut satisfaire toutes les demandes, les budgets ne sont pas élastiques. De plus, la décision politique est une affaire de choix donc il n’y a pas de satisfaction générale si ce n’est pour le citoyen « moyen » ou « médian ». Il existe donc de nombreux groupes de consommateurs, d’usagers et d’électeurs dont les besoins ne peuvent être satisfaits par l’Etat et les Pouvoirs Publics en général. Il appartient dès lors aux citoyens de s’organiser pour satisfaire ces besoins auxquels les limites des Pouvoirs Publics interdisent de répondre.

Rôle des PME et des TPE
Dès lors, le privilège des PME et le fief des TPE semblent résolument définis : ils se nichent dans les services à forte relation personnelle, dans les prestations de qualité et dans les contacts où la confiance est d’une intensité particulièrement grande. Voilà, la chance est bien devant ! C’est là qu’il faut agir comme on pense et non l’inverse.

Jean-Marie Clavel
Article 2, août 2010, Articles et Publications OGC-H

PECHE MIGNON, PECHE FRIPON – Solutions / Décisions

Apporter une solution concrète à tous les problèmes rencontrés, tel est le péché mignon de beaucoup de dirigeants et entrepreneurs français (j’y inclus même ceux qui ne sont pas d’origine française). Pourquoi cette attitude dans notre culture ? Bien sûr, l’entrepreneur doit résoudre des problèmes et supprimer les difficultés, mais une telle conception de son rôle est réductrice. S’imaginer que tous les problèmes ont une solution est une erreur, penser que toutes les difficultés peuvent se résoudre, une ânerie. Voilà le péché mignon des entrepreneurs et dirigeants français qui peut devenir très vite péché fripon !

Michel CICUREL rapporte que l’ancien ministre américain HAIG disait à propos d’Israël et du monde Arabe : « La France voudrait que tout problème ait une solution. Or, l’art de la diplomatie consiste précisément à gérer des problèmes sans solutions, de telle sorte qu’ils ne dégénèrent pas en conflits. »

Vouloir solutionner les problèmes, prétendre dénouer toutes les difficultés provoque tôt ou tard un défaut dans la cuirasse de tout dirigeant quel qu’il soit. Ce défaut de cuirasse est mortel s’il n’est ni perçu ni corrigé à temps. Il attire la foudre, génère un mauvais stress et prétèrite l’intelligence.

Un dirigeant est assiégé par toutes sortes de sollicitations et de renseignements à fournir, bien au-delà de la normale :

– les clients exigent des prix bas, râlent très vite et ne sont pas toujours honnêtes ;
– certains fournisseurs et banquiers écoulent d’abord leurs produits avant de rechercher le véritable intérêt de leur client (qui est pourtant le leur au final) ;
– les salariés ont besoin de suivi et de directives ;
– les administrations, qui ne font aucun cadeau, préfèrent souvent s’en prendre aux plus vulnérables, etc.

Cette simple énumération réclame des solutions sans appel. La tentation est alors grande de tout solutionner, de vouloir l’unité et la cohésion à tout prix, dans tous les domaines. Une entreprise « unifiée », c’est-à-dire exempte de conflits où tout est réglé, n’existe pas. S’imaginer que l’on peut tout ordonner par des solutions appropriées est non seulement un leurre mais un piège fatal.

Diriger une PME ou une TPE est complexe mais passionnant. Les sujets de gestion les plus importants d’un chef d’entreprise n’ont pratiquement jamais de solutions, c’est une constante de l’entreprenologie. Certes, une bonne gestion doit veiller à ce que les problèmes et les difficultés ne dégénèrent pas en conflits qui pourrraient mettre l’entreprise en péril. Mais la véritable gestion se découvre dans l’incertain, se déploie dans le vulnérable et se vit dans le « sans-solution ». C’est-à-dire là où la pensée progresse et se transforme : sur le terrain de l’action décisive, rapide et continue, un endroit clé à préserver et à garantir pour « gérer les problèmes sans solution ».

Les secteurs « sans solution » se gèrent par la décision, par ce que l’entreprenologie appelle « l’action décisive ». Cette dernière demande temps et énergie. Elle paraît insaisissable, comme invisible au non-averti. Elle reste au carrefour des problèmes qui n’ont pas de solution et provoque une fracture, une fin de parcours, un changement de direction finalement. Elle propose une alternative nouvelle : une stratégie inattendue à suivre. Elle caractérise l’excellence du métier du chef d’entreprise.

Dans la réalité, décision et solution doivent faire bon ménage. Le « top » de l’entrepreneur est de prendre et de gérer lui-même ses décisions et de confier à d’autres la gestion de ses solutions. Faire fi d’une telle posture, c’est s’exposer, tôt ou tard, à tomber dans le « péché fripon » de la gestion.

Jean-Marie Clavel
Article 3, septembre 2010, Articles et Publications OGC-H

“ENTREPRENDRE AUTREMENT”

Article 4 du 17/11/2010 Comprendre ce qui se passe dans la vie économique et sociale actuelle est essentiel pour qui que ce soit et surtout pour un entrepreneur. Que se passe-t’il dans notre monde en crise ? Comment ne pas s’affoler devant l’impuissance des institutions nationales et internationales à réguler et à remettre sur les rails la machine économique ? Comment se rassurer ?

Au-delà des crises financières, économiques, sociales et institutionnelles que nous constatons et vivons chaque jour, un ébranlement incommensurable nous attend. La crise financière et la crise des ressources (énergétiques, pétrolières, minières, des métaux, des technologies, de l’eau potable, des terres cultivables) vont se rencontrer. Crise financière et crise des ressources vont se percuter et provoquer l’explosion. L’explosion aura lieu lors de la prochaine reprise économique et c’est là que la crise financière et la crise des ressources vont entrer en collision. Bien sûr, la reprise et la croissance économique, tout le monde la guette avec impatience et il n’y a rien d’anormal à ça. Mais la reprise risque de ne pas être ce que l’on pense si l’on ne corrige pas le tir avant qu’il ne soit trop tard.

La crise financière a pour origine les crédits accordés sur les maisons neuves vendues aux Etats-Unis. Les banques ont pris des risques insensés en prêtant aveuglément à des gens qui étaient incapables de rembourser leurs prêts et les intérêts rattachés. A l’achat des maisons s’ajoutaient les frais de chauffage et d’entretien, les déplacements pour aller au travail et l’énorme augmentation des prix des carburants. En dépensant plus que prévu, les familles n’ont pu rembourser leurs crédits. Le marché de l’immobilier s’est alors effondré. Entre temps, les banques se sont nourries des intérêts et des commissions perçus grâce aux multiples transactions occasionnées par les achats, les ventes puis les saisies, les séquestres et les expropriations.

La crise des ressources est encore plus grave. Le pétrole est condamné à l’épuisement et se rapproche de la fin (46 ans de consommation contre 63 ans pour le gaz et 120 ans pour le charbon1). La baisse des quantités augmentera les prix et créera des tensions sociales entre les pays. L’irrigation pour l’agriculture absorbe 70% de l’eau. Les quantités d’eau diminuent surtout dans les régions arides. Un cinquième de l’humanité vit dans des régions où l’eau est rare et de mauvaise qualité provoquant maladies et pauvreté. L’agriculture des carburants a contribué à la hausse des prix des céréales, provoquant des émeutes de la faim. La délocalisation massive de nos industries et de l’activité de production matérielle de nos pays européens se fait vers des “pays accueillants” tels la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique et les nouveaux pays industrialisés.

La délocalisation fait baisser les prix et les maintient à un bas niveau de manière durable. Pourquoi ? Parce que les prix de la main d’œuvre de ces “pays accueillants” sont jusqu’à 20 à 40 fois moins chers que ceux de France et d’Europe. Quant aux prix des matières premières des ces “pays accueillants”, ils sont toujours très bas et souvent dérisoires. Bien sûr, les bas prix bénéficient aussi aux populations de ces “pays accueillants”. Mais ces derniers savent-ils qu’ils exploitent inconsidérément leur propre sous-sol sans connaître les répercussions réelles sur l’environnement ? La Chine commence à s’en rendre compte au point de vouloir freiner des quatre fers certaines de ses exportations minières pourtant nécessaires au développement des pays riches et développés.L’urbanisation de la société fondée sur la voiture (au pétrole) et sur la maison individuelle a pris un sérieux coup dans les reins. La recherche de la rentabilité immédiate et à court terme a mené au fiasco. On est parvenu à une conduite du “sauve qui peut” et du “chacun pour soi” démantelant un peu plus les solidarités normales de la vie en société. Nos sociétés sont incapables d’investir vers l’avenir et de s’arracher à la mentalité destructrice du court terme et du chacun pour soi.
Comment éviter ou plutôt atténuer le choc de la collision entre la crise financière, la crise des ressources les délocalisations et l’urbanisme délinquant ? Comment sortir de la rentabilité à court terme qui détruit l’aujourd’hui et l’avenir ? Pour les PME et les TPE, la réponse est dans la pensée, la préparation et l’application des “qualités fondamentales” et des “normes de base”, le respect des valeurs réelles des prix aussi bien des ressources minérales, énergétiques et des ressources éthiques et intellectuelles. Apprendre à entreprendre autrement devient le maître-mot. Sans cet apprentissage, nos entreprises déclineront.
L’OGC-H préconise quatre priorités pour ouvrir un chemin d’efficacité :
– mettre d’abord l’entreprise en sécurité fiscale et réglementaire face aux obligations légales
– puis garantir le bon fonctionnement interne, mise en ordre administrative et dématérialisation des procédures papier et courriers de l’entreprise
– ensuite appliquer la bonne gestion et la gestion prévisionnelle
– enfin ajuster et stabiliser les activités, les moyens, l’environnement et les intentions.Puisse chaque entrepreneur s’engager sur ces quatre priorités.Vaste programme ! Mais combien exaltant et finalement rentable.

Jean-Marie Clavel
Article 4, novembre 2010, Articles et Publications OGC-H

“QU’EST-CE QUE LE BIOCENTRISME ET LA BIOÉCONOMIE DANS UNE ENTREPRISE ?”

L’entreprise est un “mouvement”. Qui dit mouvement dit action, bouillonnement, impulsion, remous, changement, mobilité, mais aussi stress, angoisses, déprimes, etc. Le mouvement produit aussi bien évolution et progrès que recul et décrochage. Et le mouvement d’ensemble suscite agitations, contrastes, renversements et transformations. La pensée, la mémoire et la volonté sont les actrices du mouvement, les motrices du va-et-vient incessant, modifiant et réformant en permanence les façons de faire, les décisions, les niveaux de vie et les genres de vie. Le mouvement provoque chez tous les humains des ondes tourbillonnantes que Jean-Claude Hubert1 appelle le magnifique mouvement des mémoires.D’où viennent ces trois motrices du mouvement que sont la pensée, la mémoire et la volonté dont l’entrepreneur a tant besoin pour créer et pérenniser des activités économiques et sociales ? Et comment ces facultés peuvent-elles être utilisées au mieux à l’avenir dans l’entreprise ?

Pour Jean-Claude Hubert, la pensée, la mémoire et la volonté des hommes suscitent le mouvement qui parvient à créer, raccorder, rassembler et cumuler les existences particulières de chacun de nous. Bien que spécifiques, distinctes et identifiables, les existences particulières de chacun de nous ne sont pas suffisamment éclatées au point d’être séparées, hiérarchisées, cloisonnées et indépendantes les unes des autres. Ainsi, même en pleine évolution et transformation, jamais le mélange des pensées diverses, l’enchevêtrement des multiples mémoires et le croisement des volontés, ne font disparaître le fonds central des existences particulières. 
Chez Hubert, pensée, mémoire et volonté évoluent en se découpant mais sans supprimer les éléments de la découpe. Ce fonds central affirmé par Hubert peut-il servir
et avantager les entrepreneurs de PME, de TPE et de TTPE2 ? Si oui, en quoi ?Par les temps qui courent, l’entrepreneur ne perd pas de vue que les vraies activités économiques et sociales sont toujours le résultat d’une évolution de la pensée, de la mémoire et de la volonté, véritables fers de lance et premières lignes de l’économie d’entreprise. Les temps qui courent produisent des circonstances, de nouvelles opportunités et du mouvement. Par ricochet, ils produisent des réactions créatrices3 qui introduisent l’entreprise dans ce qu’on va de plus en plus appeler la bioéconomie ou le temps biologique de l’entrepreneur. Mais alors pourquoi les sociétés actuelles s’orientent-elles, bon an mal an, vers ce temps qualifié par beaucoup de “temps biologique” qui entraîne inexorablement l’entrepreneur vers la bioéconomie ?Les trois approches d’Hubert montrent le cheminement suivi par la pensée complexe, la progression de la mémoire métissée et la constance de la volonté humaine.
Ces approches ne font pas table rase du passé, bien au contraire, elles l’apprivoisent pour vivre le présent et l’utilisent pour assurer le futur. Pour mieux comprendre la permanence du mouvement, voyons en quelques mots les approches de Jean-Claude Hubert : l’approche cyclique avec ses aspects fondamentaux spécifiques, l’approche linéaire avec ses propres fondamentaux enfin l’approche du biocentrisme et ses constantes.


Le temps de la chasse et de la cueillette ou l’approche cyclique
Les fondamentaux de l’approche cyclique concernent la nourriture, l’habillement et la migration. La chasse, la pêche, la cueillette donc la nature, la quantité du gibier, l’abondance dans les cours d’eau, le climat, le feu, le vent et la végétation y sont les rouages essentiels de la vie. On est encore dans l’absence d’écriture et de l’Histoire.Les fondamentaux humains de cette approche cyclique sont la nomadisation, la vie regroupée en tribus, l’oralité, la parole, le cri. La gouvernance se fait par le matriarcat : la femme reproductrice est prépondérante parce qu’elle est maîtresse de la fécondité et de la vie.Certes, peu d’éléments concernent apparemment une PME, TPE ou TTPE, à ceci près tout de même qu’on perçoit déjà que tant qu’il y a des hommes, il y a des besoins de nourriture et de gouvernance.


Le temps de l’agriculture ou l’approche linéaire
Les civilisations de l’approche cyclique se sont transformées progressivement en adoptant l’agriculture. Puis, elles ont totalement disparu. Anéanties. Avec l’agriculture qui est une véritable révolution technologique arrive l’invention de l’écriture qui est une seconde révolution technologique. Elle détruit l’oral. Avec l’écriture, on entre dans la souvenance, on construit le souvenir et la mémoire, on introduit le passé. S’il y a un passé, il y a un futur, donc une date, une chronologie et finalement une Histoire. S’il y a Histoire, il y a le temps. S’il y a Histoire, il y a un commencement et une fin. Le religieux juge alors que la création (un commencement) a eu lieu et que par conséquent il y aura un jugement dernier (une fin)
.S’il y a un commencement et une fin, c’est qu’il y a des causes et des conséquences. Cela veut dire que dans l’approche en ligne continue, linéaire, il n’y a pas de renouvellement systématique des choses comme dans l’approche cyclique (on n’attend plus les saisons, les fruits, les migrations, les reproductions, etc.) mais on façonne dans le temps, on est dans une approche linéaire en continue. Avec les causes, on approuve, on juge, on se disculpe, on se défile et on renie aussi. Avec les conséquences, on peut corriger, rectifier, modifier, reprendre. À tout instant, on recherche les causes extérieures de son propre destin. On en vient au dualisme du bien et du mal, du pour et du contre, du blanc et du noir. La découverte des causes et des conséquences donnent naissance à l’universalité des choses et des êtres, à l’hérédité et surtout à la hiérarchie avec l’arrivée des dynasties héréditaires qui disent apporter la stabilité et pouvoir éviter ainsi les guerres de succession et de possession. Mais qui dit hiérarchie et stabilité dit aussi prestige, longévité, acceptation peu démocratique, déséquilibre, servitude.
L’invention de l’agriculture est une révolution technologique parce qu’elle supprime le nomadisme de l’approche cyclique au profit de la sédentarité. Les travaux agricoles, les récoltes et les réserves alimentaires et autres doivent être protégées et gardées. Des fortifications sont mises en place et des armes sont inventées et forgées pour cela. En outre, les bras devront être de plus en plus forts et de plus en plus nombreux pour semer, élever, récolter, engranger, transformer et transporter. Le patrimoine va donc se constituer. Il va falloir en plus le défendre. La prépondérance de la femme qui est chef dans l’approche cyclique parce qu’elle est la reproductrice et la fondatrice de l’éducation, est remplacée par le défenseur du patrimoine. Il faut protéger les récoltes contre toutes les espèces de prédateurs. Le patriarcat se substitue ainsi au matriarcat.
Mais, l’apprentissage de l’écriture, conséquence de la sédentarité, est difficile à tous points de vue. Le transport de l’écriture aussi. Les supports de bois, de pierre, d’argile, de plantes puis de peaux sont d’un maniement lourd, coûteux, délicat et très lent. Finalement, seules quelques castes sociales accèdent à l’écriture. Elles vont constituer une élite quasiment étanche, ésotérique et hermétique au plus grand nombre. Ces castes sociales privilégiées se renforcent. Paradoxalement, elles sont aidées et favorisées dans leur développement de castes privilégiées par la résistance farouche des peuples de la civilisation orale qui luttent de toutes leurs forces contre la nouvelle adoption de “cet écrit” trop complexe et fatigant.

Les conséquences de l’approche linéaire créent au moins deux phénomènes qui aboutissent à deux modes de pensée : le théocentrisme et l’anthropocentrisme.
C’est :
– l’abandon du polythéisme qui apprivoisait les dieux par des sacrifices (l’immanence) et laisse la place à la conscience d’une force supérieure (transcendance) centrée de plus en plus sur un dieu unique et donc vers le monothéisme. Le judaïsme, le christianisme et l’islam donneront naissance au théocentrisme
– les philosophies d’humanismes qui arrivent par la suite et sont centrées sur l’homme et débouchent sur l’anthropocentrisme.

Le temps de l’agriculture est une approche linéaire de l’évolution et l’approche industrielle un succédané du temps de l’agriculture. Ce temps linéaire apporte et favorise l’apprentissage, l’enseignement, la connaissance et le savoir.Aujourd’hui, l’approche cyclique et l’approche linéaire sont au bord de la débâcle. Même l’approche industrielle est en voie de disparition, non pas que l’industrie disparaisse mais que l’approche industrielle et sociale elle-même est en train de disparaître. Les produits industriels seront nécessaires mais ils seront, dans nos sociétés occidentales, fabriqués par la robotisation. La disparition de l’approche linéaire démontre que les humanismes linéaires avec leurs causes et conséquences idéologiques n’ont plus court. Leurs vertus « n’ont plus la cote ». Leurs fondateurs sont aux abonnés absents. De nouveaux fondamentaux se substituent aux anciens. Pour Jean-Claude Hubert, c’est le biocentrisme qui arrive.

L’approche du biocentrisme et la bioéconomie de l’entrepreneur
Le biocentrisme d’Hubert se caractérise par des constantes qu’on peut résumer ainsi :
– l’interactivité domine et supprime ou banalise de plus en plus les causes
– la référence ponctuelle et l’incertain remplacent la règle classique, le postulat, la norme et le dogme
– l’individu fait son choix d’existence et se justifie avec sa propre règle de l’instant
– les medias, l’image, la couleur, le son, le temps présent et le court terme l’emportent sur l’écrit, le silence, la réflexion approfondie
– la tendance au repli sur soi renâcle à l’apprentissage, à l’écoute, au dialogue et à l’écrit.

Fort des ces tendances, le biocentrisme produit des comportements, des pensées, des mémoires et des volontés aussi variés que complexes. On les repère aux formes suivantes :
– la participation de tous ou des uns et des autres : c’est la démocratie participative
– la coévolution sans distinction de tous les êtres quels qu’ils soient
– l’interdépendance, la compréhension et la compassion entre tous les vivants
– l’abandon des clivages sexes, professions, politiques, sociaux, économiques, religieux, culturels, cultuels, vestimentaires, comportementaux, vocabulaires, etc.
– le culte du vivant pour le vivant humain, animal, végétal, minéral, spacial
– la prévention, la précaution, la défense, la victimisation, les médecines douces, l’alimentation bio, le commerce équitable
– l’éthique plus émotionnelle et sensible que rationnelle
– l’enfant comme référent essentiel
– les réseaux de compétences et d’influences
– etc.

Autour de soi, le temps de la semaine se banalise et se raidit à la fois. Les magasins s’ouvrent 7 jours sur 7 et de nuit. Le détricotage ou le “déverrouillage” des heures de travail. Écologie, éthologie, bionomie, agrobiologie, bioénergie, biocarburant, homéopathie, architecture bioclimatique, principe de précaution, menace sur la biosphère, interdiction de toute violence prennent des proportions inouïes. Le droit au plaisir, la féminisation, la parité, la protection des animaux, l’enfant-roi, le multi-culturel, la multi-politique jusqu’à la journée de la femme, des maris, des arbres, des fleurs, etc. autant de sujets qui deviennent des rites quasiment sacrés ou religieux.
Ces nouveaux comportements, constances et tendances secouent l’entreprise d’aujourd’hui. Et demain sera pire. Ils appellent à des révisions déchirantes car pour produire et vendre des activités économiques réelles, durables et rentables, ils faudra faire appel à l’économie de la connaissance, du savoir et donc à une nouvelle intelligence4. Pourquoi ? Parce que contrairement aux apparences, les comportements humains, aussi disparates soient-ils, convergent vers un tout central strictement humain impossible à éliminer, à séparer ou à cloisonner. L’activité économique demande d’avoir une vision d’ensemble, de savoir faire synthèse des nombreux paramètres éclatés et contradictoires suscités par la multitude des besoins et les désirs inassouvis des prospects et des clients. L’activité économique exige la maîtrise des méthodes de raisonnement, des techniques d’application autant que la pratique des sensibilités humaines.
Quand les comportements, constances et tendances semblent se disloquer, s’évader et se déchirer parce qu’exacerbés par l’individualisme et l’égoïsme le plus total, il reste toujours un point central. Les forces centripètes qui convergent chez tout individu ramènent toujours vers un centre les constantes, les tendances et les comportements communs. Le succès ou l’échec d’une activité économique peut passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, par le respect ou l’irrespect de dispositifs culturels, sociologiques, psychologiques, commerciaux, administratifs, financiers, juridiques et de gestion. Le succès ou l’échec peut être dû à des visions personnelles idéales, utopiques ou farfelues, rationnelles ou irrationnelles. Du plus profond du succès ou de l’échec, il y a toujours un dénominateur central et commun de l’intelligence humaine qui veille et entretient la flamme et l’énergie. Ce dénominateur n’est autre que la lucidité, celle qui permet de localiser le réel, de cerner l’irréel pour comprendre et inventer la ressource. Pour retrouver la lucidité économique et sociale, il est nécessaire d’éviter l’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes décrit par Jean-Claude Michéa et de pousser l’Ecole à l’apprentissage du jugement et des valeurs.
Un chef d’entreprise joue sur le présent et anticipe l’avenir. Il mesure la valeur réelle des êtres et des choses qui l’entourent pour repérer et évaluer le lien entre ses idées personnelles et le réel qu’il affronte. Savoir cela est essentiel même si les illusions, les erreurs, les divagations et les échanges issus des décisions sont parfois décevants et cruels. Malgré le succès ou les échecs, le retour des comportements communs vers le point central de l’humain est inexorable. C’est la chance de l’entrepreneur de comprendre cela. Rien de nouveau sous le soleil ? Si, beaucoup de choses sont nouvelles parce que justement les choses changent constamment tout en conservant un noyau essentiel, le point central profondément humain.
Constantes, tendances, approches et comportements idéologiques retournent toujours vers le centre essentiel vers le lieu de l’intelligence mature. Malgré leurs dispersions et leurs éclatements, le retour, la jonction et le rassemblement des comportements vers le point central commun sont continus. Ils permettent à leur tour de créer de nouvelles visions, de nouveaux paramètres et de nouvelles réalités à exploiter.Comme l’écrit René Passet, les valeurs à vivre, la psychologie évolutive, l’environnement, les structures nouvelles sortent du cadre de nos anciennes règles. “Les conventions simplificatrices ont vécu : l’économie est condamnée à retrouver sa vraie nature d’activité finalisée par la satisfaction des besoins humains et transformant… les milieux physiques ou vivants sur lesquels se développe la vie des hommes. Le temps de la bioéconomie est venu.”5
En entrant dans le biocentrisme, l’entrepreneur fait de la bioéconomie.


L’Entreprenologie, pédagogue du biocentrisme et partenaire de la bioéconomie dans la PME et la TPE
Quant à l’entreprenologie6, elle initie au biocentrisme en facilitant l’entrée dans la bioéconomie. Ses techniques de raisonnement et d’applications telles que les coefficients de préactivité, les plates-formes des besoins types, la typologie des entrepreneurs et les systèmes dominant de gestion, permettent à l’entrepreneur de créer des activités économiques rentables et durables tout en maîtrisant les sensibilités sociales.
De nos jours, pour assurer son développement, l’entrepreneur doit ajouter au produit et au service rendu des valeurs sociales et culturelles et fournir des prestations qui ne dégradent pas les conditions de la vie humaine, ne détruisent pas les relations des hommes entre eux ou avec leur milieu de vie et comme le dit Passet où les fonctions de la nature et de la reproduction puissent continuer d’exister. Les valeurs sociales de philosophie, d’éthique, de morale, de bien-être ne se résument pas à l’économique car les lois de la nature échappent aux lois du marché7. Ce qui compte, c’est le bien-être des hommes et leur peine, leur besoin de compréhension et de sens. Finalement, les techniques de raisonnement et d’applications de l’entreprenologie permettent l’accès à la bioéconomie qui est le bagage et l’instrument de voyage dans le biocentrisme et ses sensibilités.
Sans renoncer à l’indispensable effort d’industrialisation avec une politique industrielle forte et nouvelle autour de grands projets engageant par contrat les actionnaires, les personnels, les dirigeants et les conseils d’administration, le champ d’ouverture au biocentrisme et aux temps biologiques des PME, TPE et TTPE est immense. Jean-Claude Hubert nous invite à ne pas manquer ce tournant vital et historique pour sortir de la société classique de capitaux héritée du XIXième siècle.
Enfin, à tous ceux qui penseraient que l’économie d’entreprise n’est pas une science exacte parce qu’elle ne réalise jamais concrètement ce qu’elle prévoit, il est possible de dire que si l’économie d’entreprise n’est pas une science, les techniques de montage d’un coefficient de préactivité, d’une plate-forme de besoins types, d’une typologie d’entrepreneur ou d’un système dominant de gestion sont devenues des outils performants d’accompagnement au même titre qu’une science.
Si le biocentrisme est le nouveau régime de société (paradigme), la bioéconomie en est le l’étalon économique. Si la définition de l’économie d’une PME, TPE ou TTPE reste toujours l’organisation rationnelle des choses rares, utiles et fabriquées au moindre coût dans un environnement adéquat, on peut aussi la définir à la manière de Jean-Claude Barreau qui écrit : “Comme la politique, dont elle est l’un des visages, l’économie n’est pas une science, c’est un art, au sens d’artisanat : une manière de gérer la réalité.”8
Qui dit mieux pour gérer la réalité mais aussi pour la faire évoluer grâce au mouvement dont la pensée, la mémoire et la volonté sont les actrices ? Nous avons besoin d’une bonne gestion d’entreprise pour entrer dans le biocentrisme et la bioéconomie

Jean-Marie Clavel
Article 5, février 2011, Articles et Publications OGC-H

1 LES TEMPS BIOLOGIQUES, Jean-Claude HUBERT, Edit. Sans Amarre, 2009.
2 PME : Petites et Moyennes Entreprises ; TPE : Très Petites Entreprises ; TTPE : Très Très Petites Entreprises sans salarié ou avec 1 à 2 salariés maximum.
3 “L’évolution créatrice” dirait Henri Bergson.
4 Le mot “intelligence” vient du latin intellegentia lui-même composé de inter (entre) et de legere (lire) ce qui veut dire “lire entre les lignes”, comprendre, discerner, se rendre compte. Il sous-entend l’évolution et le mouvement.
5 LES GRANDES REPRÉSENTATIONS DU MONDE ET DE L’ÉCONOMIE, de René Passet, Edit. LLL Les liens qui libèrent, page 896, 2010.
6 L’Entreprenologie, Plaidoyer pour les moyennes et petites entreprises, Jean-Marie Clavel, chapitres 11 à 14, Edit. Corroy.
7 Ibidem, René PASSET, page 900.
8 Un capitalisme à visage humain. Le modèle vénitien par Jean-Claude Barreau, Fayard, 2010, page 138
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DÉBLOQUER DES SITUATIONS, METTRE EN MOUVEMENT LES TPE ET LES TTPE (TRÈS PETITES ENTREPRISES)

Article 6 du 08/07/2011
Reprenant l’image animalière de l’américain David Birch, on peut dire qu’en France, il y a les grandes entreprises (GE) qu’on peut surnommer les “éléphants” à la fois gros créateurs d’emplois et immenses destructeurs d’emplois, puis les petites et moyennes entreprises (PME) qui sont les “gazelles” en principe pourvoyeurs d’emplois mais insuffisamment en France et enfin les “souris“, c’est-à-dire les très petites entreprises (TPE) qui seraient celles dont la longévité serait la plus courte, trois ans contre douze pour une gazelle et soixante pour un éléphant. Faut-il dès lors, penser que seules les grandes entreprises vivent longtemps ? Certainement pas. Et si c’était le cas, elles se délocalisent très rapidement ce qui réduit leur longévité locale. 

“Pensé sous une forme statique, le groupe industriel puissant supplantera la petite entreprise presque inexorablement : à l’arrêt, l’éléphant avance sa patte et écrase la souris ! Mais que l’on prenne conscience de la dimension dynamique, et le problème change : l’éléphant qui court après la souris ne l’attrapera jamais, parce que celle-ci a pour elle la souplesse, la mobilité et la vitesse de réaction et de réflexes.” Par ces deux phrases, Lionel Stoléru illustre parfaitement la non négligeable puissance de la souris. Foin de comparaison démesurée, l’image animalière s’arrêtera là.
Tout de même, il existe une vérité largement démontrée par les faits dans la relative mais réelle puissance de la “souris“. En physique, ne démontre-t-on pas que si la puissance n’est pas la force, la puissance et une force multipliée par la vitesse ? Ainsi, louons la promptitude de l’agile souris alias la TPE et la TrèsTPE.Voici trois propositions concrètes susceptibles d’éviter une certaine “relégation sociale” mais capables d’améliorer le sort économique de TPE et de TTPE mal comprises, trop souvent ignorées parfois délaissées :
1- A part l’autoentrepreneur étudiant ou retraité, l’autoentrepreneur ordinaire, bénéficiant d’un seuil de 32 000 € de chiffre d’affaires (près de 3 fois le smic) avec possibilité de bénéficier d’assurances professionnelles sans contraintes administratives et pratiquement sans limite, est un mauvais parcours. Outre, l’ouverture au travail noir, l’émergence d’un “salariat déguisé” en sous-traitance et les multiples fraudes (TVA, bénéfices, impôt sur le revenu ou sur les sociétés) que l’autoentrepreneur peut facilement susciter, la formule de l’autoentrepreneur 
est une incitation à toujours plus d’individualisme au détriment de la solidarité nationale. Enfin, la formule autoentreprenariale en dépassant une durée (raisonnable jusqu’à 2 ans maximum d’exercice) dissuade d’entrer dans l’entreprenariat réel et sérieux. Se vanter d’avoir 1 million d’autoentrepreneurs en France est une formule creuse qui dévalorise et détruit l’image de l’entreprise et de l’entrepreneur dont la société a pourtant besoin.
2- Supprimer la TVA à 5, 5 pour les TPE et les TTPE de la restauration serait une catastrophe économique à la fois pour ces entreprises dont les prix des matières premières n’ont jamais cessé d’augmenter et les marges brutes de diminuer depuis 5 ans. Quant aux petits clients, travailleurs ordinaires qui ne peuvent entrer chez eux à midi, ils voient les services se réduire. Pourquoi ne pas mettre un seuil de TVA réduite jusqu’à 500 000 € et la TVA normale au delà ?
3- Pourquoi l’URSSAF délivre-t-elle des bulletins de salaires gratuits à certaines TPE et TTPE alors q’en tant “qu’établissement public”, elle fausse le marché et détourne l’économie de son fonctionnement normal d’autant que l’URSSAF se trouve en conflit d’intérêt puisqu’elle est “juge” en contrôlant et “partie” en exécutant sans rémunération donc sans responsabilité tout en déresponsabilisant l’entreprise bénéficiaire.
Quant aux structures de services, d’aide et de soutien aux TPE et TTPE, le système associatif fait ses preuves dans de nombreux domaines et notamment dans l’exercice de l’expertise comptable et les centres de gestion agréés. Il devient de plus en plus évident que les associations d’expertise comptable (AGC) doivent être placées sous l’autorité directe de leur propre tutelle, soit la Commission de l’article 42 bis de la loi et de l’ordonnance de 1945. Elles ne doivent pas dépendre de structures régissant les entreprises libérales des experts-comptables, structures ayant des gestions différentes. Les AGC paient des cotisations à l’Ordre sans aucun droit de vote, ceci est assez peu républicain, c’est pourtant le cas actuel des AGC.
Enfin et de manière plus générale, quand on envisage du soutien au TPE et TTPE, on entend finances, argent, emprunts, prêts, obligations administratives et légales, etc. On n’entend que très rarement (jamais) parler de recherche et d’étude de positionnement judicieux des activités économiques et sociales sur le marché. On considère trop que l’activité est un fait acquis et une donnée dès lors qu’un dirigeant s’inscrit sur un registre consulaire. Pourquoi ne pas proposer des structures d’éveils, de soutiens et de formations individuelles et collectives sur les techniques de montage d’activités créatrices de richesses, adaptées aux besoins de la demande et aux capacités de l’offre, sources de rentabilité et de durabilité. Le savoir faire existe en la matière, pourquoi ne pas le rechercher et l’activer

Jean-Marie Clavel
(auteur de L’Entreprenologie, Plaidoyer pour les Petites et Moyennes Entreprises, Edit. Corroy.)
Spécialiste TPE et TTPE
Juillet 2011, Articles et Publications OGC-H

Un tsunami des dettes capable de nous ensevelir Que faire pour l’éviter ?

publication du 15 avr. 2012

Article 7 du 06/11/2011Réflexion sur un texte du chercheur Gaël GIRAUD paru dans projet n°323 septembre 2011 et dans ETUDES octobre 2011La panique des investisseurs financiers devant l’énormité des dettes publiques ne doit pas faire oublier le point de départ du fiasco actuel fait de perturbations et de remue-ménage dans le commerce suivi d’indisciplines et de désordres dans la fiscalité et les finances publiques. Le grand krach ne va pas tarder et va traîner avec lui les banques des pays de l’OCDE[1] donc de la France.

Un constat général consternantLe Président OBAMA (loi Volker) a voulu obliger les banques à séparer leurs activités de spéculation à risques et d’investissements de leurs activités de protection des dépôts de l’épargne et de l’argent des citoyens. Les activités de spéculation font des paris et prennent des risques pour l’avenir tandis que les activités de dépôt et d’épargne des citoyens protègent les revenus déposés par les populations même si ces dépôts font l’objet de prêts rémunérés. Mais voilà, les décrets d’application de la loi Volker ne sont toujours pas sortis car la pression de l’opposition politique est la plus forte. Sur 400 propositions de protection des fonds des petits épargnants, 8 seulement ont été adoptés par le Congrès américain !La dégradation de la note américaine par la Standard & Poor’s en août 2011 a été voulue par les républicains contre le Président démocrate OBAMA. Bien ! Les républicains veulent contraindre OBAMA à renflouer les banques d’abord pour appliquer ensuite un plan d’austérité sans augmentation d’impôts et sans recettes supplémentaires. Très bien ! “Le refus culturel de l’impôt comme celui de l’intervention publique aux Etats-Unis, biaisés en Europe par les doutes qui affectent le degré de solidarité dans la gestion de l’euro” (Michel Rocard) crée un drame sur la manière dont nous pouvons ou non sortir de la crise financière actuelle et future. Parfait !Pour la Grande Bretagne et les États-Unis, les obstacles et les freins à toute reprise durable de l’activité économique viennent de la régulation et du contrôle du système bancaire. On ne doit pas fixer de règles dans le fonctionnement des banques. Avec ce genre de conviction, le prochain krach nous attend, si rien n’est fait à temps. En Angleterre, la séparation des activités d’investissements et de dépôts verra, peut-être, le jour vers 2019 !Au sein des 34 pays de l’OCDE pas plus qu’au sein du G20[2], de l’OMC[3] ou que du Conseil de sécurité des Nations Unies[4], personne n’a l’autorité mondiale pour contrôler et surveiller les transactions financières dans le monde. Les paradis fiscaux se portent bien.[1] Voir en Annexe – [2] Voir en Annexe – [3] Voir en Annexe – [4] Voir en Annexe
Le site de Wall Street à New York représente 25 % de la production des richesses des États-Unis et la City de Londres, principale activité économique de Grande Bretagne, sont contre toutes les tentatives de contrôle des marchés et de surveillance des tractations financières. Il est vrai que les banques ont aussi produit de la dette parce que les États les y ont poussées, dépensant sans trop compter soit pour apaiser des tensions sociales soit pour nourrir des convoitises organisées.En EuropeLes Allemands s’en sortent bien grâce à leurs qualités personnelles et historiques mais aussi grâce à l’Europe. Car, les déficits des pays européens français, italiens, néerlandais, belges et luxembourgeois sont à la source des excédents positifs allemands. Pendant que les Allemands freinaient leurs consommations, ces pays européens continuaient à consommer, ce qui a évité incontestablement une plus grande crise. On peut dire aujourd’hui que les déficits de ces pays européens sont les excédents positifs des Allemands. Mais l’Allemagne n’entend pas payer pour autant alors que sans la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, l’Irlande et l’Espagne, elle n’aurait pu avoir des excédents positifs.Une bonne occasion pour supprimer les acquis sociaux de l’après-guerreLa crise sert de prétexte à la suppression, petit à petit, des acquis sociaux au cours de l’après-guerre. Pour Gaël Giraud, il y a un “effet d’aubaine” et une chance unique pour une minorité puissante. Pourtant, il n’y a pas de dépenses excessives depuis plus de 10 ans :- il n’y a pas “d’armées de fonctionnaires” embauchés depuis plus de 10 ans !
– il n’y a pas “de hausses de salaires extravagantes” accordées depuis plus de 10 ans !
– il n’y a pas “de postes budgétaires” qui ont jeté l’argent par les fenêtres ! Si oui, quels postes ?
L’éducation, les transports publics, les logements sociaux ? Certainement pas.Des chiffres révélateurs de l’accroissement des dépenses publiquesCe ne sont pas les dépenses publiques qui ont provoqué la hausse de la dette publique mais la diminution des recettes fiscales conjuguée au renflouement de krachs financiers. En 1982, les recettes fiscales représentaient 22,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB), elles représentent 15,1% en 2009. La diminution des impôts a récompensé 2 fois les hauts revenus : une première fois, en ne les taxant pas, une seconde fois, en prêtant par des emprunts ces revenus non taxés à des taux usuraires sur les marchés financiers (15 % pour la Grèce). Le sauvetage des banques en 2008-2009 et les coûts des services de la dette avec leur “effet de boule de neige” (l’augmentation automatique de la dette due au fait que les taux d’intérêt sont supérieurs au taux de croissance du pays) a provoqué l’accroissement des dépenses publiques.Entre 1993 et 2007, les dépenses publiques ont diminué du PIB de -2,70 %, passant de 55 % à 52, 3 %. La part stricte de l’État dans le PIB est passée de 25,5 % à 20 %. Le reste est allé gonfler les Collectivités locales du fait de la décentralisation.Le traité de Lisbonne, l’érosion des recettes fiscalesDans 15 pays de l’euro en Europe, les dépenses publiques sont stables depuis 10 ans, malgré le non respect des engagements de Lisbonne. Les engagements d’investissements dans la recherche et le développement pris à Lisbonne n’ont pas été tenus. Le traité de Lisbonne interdit à la Banque Centrale Européenne (BCE) de prêter à un État en détresse alors qu’elle prête des milliards aux banques en faillite et les États de la zone euro ne peuvent plus créer de la monnaie par la planche à billets ce dont ne se prive pourtant pas les Etats-Unis.La hausse des dépenses publiques n’est donc pas due à l’explosion des dépenses mais à l’érosion volontaire et systématique des recettes fiscales et des dépenses indues qui obligent à revoir tout le fonctionnement des États. En 1982, les recettes fiscales étaient de 22,5 % du PIB. En 2009, elles sont de 15, 1 % du PIB !La baisse des recettes fiscales, la baisse ou la stagnation des dépenses, le sauvetage des banques en 2008-2009, le coût des services de la dette… ont fait passer la dette publique française à 67,4 % du PIB en 2008 alors qu’elle aurait dû être de 43,8 %, soit -23,60 % plus bas ! Aujourd’hui en 2011, la dette publique va atteindre les 90 % du PIB.Les niches fiscales représentent 75 milliards d’euros par an. Autant de sommes qu’on aurait pu éviter d’emprunter sur les Marchés !Un krach et un tsunami financier capable de nous ensevelirLe prochain krach et tsunami financier peut réussir à imposer ce que les politiques n’ont pas su ou voulu faire, c’est-à-dire à mettre au pas la finance anglo-saxonne (Grande Bretagne toujours tournée vers les États-Unis) des marchés en la privant des capitaux qui sont ses carburants.Une phrase résume assez bien l’état d’esprit de nos gouvernants actuels. Quand une ministre française de l’Économie dit : “On entend souvent dire que le bouclier fiscal ne concernerait que la partie la plus riche de la population, mais n’est-ce pas celle qui fait tourner l’économie ?“, la réponse de l’économiste Jean Gadrey est cinglante : “Avec une telle représentation des contributions à l’économie, il ne reste plus qu’à dispenser les plus riches de tout impôt, au nom de l’intérêt général… Et l’on ne voit d’ailleurs pas pourquoi on ne dispenserait pas tous les autres d’aller travailler, puisque ce ne sont pas eux qui font tourner l’économie !” Diaboliser l’impôt comme si c’était une potion empoisonnée quand on bénéficie de rendements financiers hors normes paraît surprenant.Que faire ?Que faire pour garder l’espoir et pour éviter le tsunami fatal de la “déflation” ? Gaël Giraud propose trois voies :1- Faire sauter les verrous intellectuels enfermés par des décennies d’idéologie d’eurolibéralisme. Le protectionnisme social et écologique européen n’est pas la guerre. Laisser la Grèce se transformer en villégiature pour Chinois fortunés n’est pas la solution non plus. L’intérêt de l’Europe serait de miser sur le marché européen en édifiant une nouvelle Europe sans la Grande Bretagne car elle n’est qu’une City exsangue tournée constamment du côté des Etats-Unis pourtant surendettés mais avec qui elle veut garder une “relation privilégiée” mais aussi une “relation de subordination”. 
Distinguer les banques de dépôts des banques d’affaires. Interdire aux premières de prendre des risques et cadrer les secondes en leur permettant des opérations de grand profit par des financements, des placements et des investissements mais financés sur leurs seuls fonds propres et non sur l’argent des autres. On protègerait alors l’économie réelle des entreprises de l’économie spéculative et virtuelle des traders.2- Transformer l’euro en monnaie commune et abandonner la monnaie unique telle qu’elle est actuellement. Conserver l’euro pour le commerce hors de la zone euro. Revenir aux monnaies nationales pour les échanges entre européens, monnaies reliées entre elles par des taux de change fixes discutés, négociés et renégociés à périodes régulières. Les pays excédentaires compenseraient par des accords de reversements partiels aux pays déficitaires pour corriger puis éventuellement mutualiser les opérations commerciales.3- Constituer un grand plan de transition énergétique, écologique, climatique, environnemental vers une société décarbonnée. Pour obtenir un succès certain, il est nécessaire de faire un travail de terrain et pas seulement de bureau ou de recherche unique de profit. Même un peu d’inflation ne serait pas catastrophique au regard de la bien plus grave “déflation” qui nous attend. Des emprunts aux populations et la planche à euros permettraient de financer la lancée de ce plan même si l’euro s’en trouve affaibli. L’indépendance de la BCE est à proclamer pour la dés-inféoder du secteur bancaire privé et l’organiser et gérer par la démocratie des élus.Finalement, ne vaut-il pas mieux une bouffée d’oxygène plutôt que de mourir pour des idéologies ravageuses et dépassées.Jean-Marie Clavel
(auteur de L’Entreprenologie, Plaidoyer pour les Petites et Moyennes Entreprises, Edit. Corroy.)
Spécialiste TPE et TTPE
Novembre 2011, Articles et Publications OGC-H
Annexes (quelques définitions utiles)L’OCDE : Organisation de coopération et de développement économiquesOrganisation internationale fondée en 1960 et dont le siège est à Paris. Elle regroupe des pays développés, ayant en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché.
Aujourd’hui, l’OCDE compte 34 pays membres à travers le monde, de l’Amérique du Nord et du Sud à l’Europe, en passant par la région Asie-Pacifique. En font partie beaucoup des pays les plus avancés, mais aussi des pays émergents comme le Mexique, le Chili et la Turquie. L’OCDE travaille également étroitement avec des géants émergents tels que la Chine, l’Inde et le Brésil, ainsi que des économies en développement d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes. Ensemble, ils œuvrent vers le même but : bâtir un monde plus fort, plus sain et plus juste. 
En mai 2007, les pays de l’OCDE ont décidé d’inviter le Chili, l’Estonie, Israël, la Russie et la Slovénie à ouvrir des discussions pour l’adhésion à l’Organisation et ont offert un engagement renforcé à l’Afrique du Sud, au Brésil, à la Chine, à l’Inde et à l’Indonésie. Bien que l’engagement renforcé soit distinct du processus d’adhésion à l’OCDE, il peut conduire, à plus long terme, à un statut de membre.
L’approbation des “feuilles de route” a marqué le lancement de négociations d’adhésion avec le Chili, l’Estonie, Israël, la Russie et la Slovénie. Le Chili est devenu pays membre de l’OCDE le 7 mai 2010, la Slovénie le 21 juillet 2010 et Israël le 7 septembre 2010. Le 9 décembre 2010, l’Estonie est devenue membre de l’OCDE, une fois les formalités accomplies, notamment l’approbation parlementaire.Le G 20Le Groupe des 20 (G20) est un forum qui a été créé en 1999, après la succession des crises financières dans les années 1990. Il vise à favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d’un dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays industriels émergents.
Le G20 représente les deux tiers du commerce et de la population mondiale et plus de 90% du produit intérieur brut (PIB) du monde.
Voici la liste des membres du G20, qui réunit 19 pays ainsi que l’Union européenne : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union européenne.L’OMC : Organisation Mondiale du Commerce

Au 10 février 1999, 136 pays étaient Membres de l’OMC, tandis que 34 pays et sept organisations internationales avaient le statut d’observateur.Le Conseil de sécurité des Nations UniesSelon la Charte de l’ONU, c’est au Conseil de sécurité qu’il revient d’endosser la responsabilité principale quant au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il appartient au Conseil de sécurité de déterminer quand et où une opération de maintien de la paix de l’ONU doit être déployée.
Le Conseil de sécurité réagit au cas par cas aux crises qui surgissent dans le monde et il a plusieurs options à sa disposition. Lorsqu’il envisage de créer une nouvelle opération de maintien de la paix, il tient compte d’un grand nombre de facteurs différents.
Aux termes de l’Article 25 de la Charte des Nations Unies, tous les États Membres de l’ONU s’engagent à accepter et à appliquer les décisions du Conseil de sécurité. Les autres organes de l’ONU formulent des recommandations à l’intention des États Membres, mais seul le Conseil de sécurité a le pouvoir d’adopter des décisions à caractère obligatoire.